09/09/2010

la résignation


Et que ça râle à propos des grèves, que ça grogne à cause des manifs, et que ça s'inquiète parce que c'est la crise, que les gens devraient comprendre qu'il faut se sacrifier pour sauver le (leur) système.
et qu'ça présuppose que les gens ne vont pas aux manifs, non pas parce qu'ils n'ont pas les moyens, mais parce qu'ils n'ont pas envie, ou pire parce qu'ils sont d'accord, heureux de leur petit train-train de vie...!

Alors moi au milieu de tout ça, je suis pour ceux-là, une idéaliste, une naïve, peut-être même une illuminée, et pourquoi pas tant qu'on y est, une bien-pensante, nouvelle insulte très prisée chez notre droite dont la rectitude pourrait donner lieu à un débat sans fin.

Et bien je leur réponds que oui, je suis une idéaliste, une utopiste, une naïve, et une bien pensante si ça leur chante ! Je préfère être une bien pensante, qu'une mal pensante, une pensante aux idées tordues, qui voit tout de travers, qui voit le mal partout au point d'installer des caméras dans toutes les rues de France, au point de fracasser des caravanes de roms à coup de pelleteuse !

On me dit " mais ma pauvre fille, tu crois que tu vas changer le système " Je n'ai pas cette prétention , on me rebat les oreilles avec des phrases toutes faites " le système est pourri, y'a toujours eu des riches et des pauvres, ça changera pas, c'est joué d'avance ! " " les manifs ça sert à rien " " voter ça sert à rien " Résignation.

Gandhi, Nelson Mandela, Martin Luther King nous ont prouvé qu'on pouvait refuser de se résigner, qu'on pouvait faire évoluer les choses dans ce bas monde, qu'à force de lutte et de manifs on pouvait reconquérir sa liberté, obtenir l'égalité, faire renaitre la fraternité.

Bloguer, manifester, voter, autant de façons de se mobiliser, de contester, de ne pas se résigner.

Je vous laisse méditer ceci " La docilité est la source de tes souffrances tout comme la résignation à l'injustice sociale est celle de ton martyre. " Yu Dafu, écrivain chinois.

2 commentaires:

Jacques a dit…

Pas de commentaire : dommage, alors je me lance :

Bravo ! bravo ! et encore bravo !
J'ajoute qu'il y a un espace-tremps (un lieu et un temps, comme ici et maintenant en France) où il devient urgent de dire NON. Il ne s'agit plus de protester, de manifester, en espérant que ça bouge, que ça change, il s'agit de dire non chaque fois qu'il y a un dérapage de plus, chaque fois qu'un pouvoir abject, se construit sur nos résignations, nos acceptations. Des ministres aurait dû dire non depuis longtemps, mais nous aussi, chaque fois qu'il y a abus de pouvoir, chez soi, au téléphone, dans l'espace public. Dire tout simplement non, cette fois ça suffit, je ne réponds pas à votre question stupide ou indiscrète, je refuse de payer ceci, je refuse de faire cela.

Ce qui fait que les 5 bonnes raisons, non. Je préfère la chenille et le papillon.

Bravo pour votre blog très utile et nécessaire :-)

isabelle B. a dit…

merci jacques pour ce commentaire fort aimable et encourageant ! en plus il est long et parle trois billets ! à bientôt pour les prochains :-)