07/05/2014

disparition des conseils généraux : un coup de bluff ?

«Pour les départements, je pense que les conseils généraux ont vécu.» petite gentillesse de la part d'un ex-président du conseil général de la Correze de 2008 à 2012 à ses 4000 collègues élus. De la part du même qui disait en janvier dernier : "Les départements gardent leur utilité (...) je ne suis pas favorable à leur suppression pure et simple" Souvent président varie...

Le président a donc annoncé son souhait d’accélérer la réforme territoriale et dans cet objectif repousser de 2015 à 2016 les élections des conseils régionaux et des conseils généraux, afin «d'avoir le temps» de réaliser cette réforme territoriale.
Je me demande dans la perspective de la disparition des conseils généraux si les candidats vont se bousculer au portillon, en effet pourquoi gâcher son talent dans une institution qui à terme ne devrait plus exister ? sauf que...les choses ne sont pas aussi simples que le laisse penser le président.

En effet, L'article 72 de la Constitution prévoit  que «les collectivités territoriales de la République sont les communes, les départements, les régions (…) il faudrait donc une révision constitutionnelle pour supprimer les conseils généraux, adoptée par chacune des deux assemblées à la majorité absolue ( dont le sénat très conservateur...) puis dans la foulée la réforme en question devrait être approuvée par le Parlement réuni en congrès à une majorité des trois cinquièmes. Autant dire que c'est un parcours du combattant qui attend le gouvernement s'il se lance dans un tel chantier...d'autant qu'avec des députés socialistes frondeurs de plus en plus nombreux c'est loin d'être gagné...

D'un point de vue politique, il est étrange que les conseils généraux détenus en majorité par la gauche ( pour l'instant ) soit la cible de notre président, de gauche. N'a-t-il plus besoin de ces soutiens au niveau local sur l'ensemble du territoire pour répercuter la bonne parole ? Non content de leur faire porter le poids de sa politique lors des municipales, va-t-il engager une réforme qui en quelque sorte leur adresse le message suivant " vous ne servez à rien, circulez y'a rien à voir ! "

En plus de l'incertitude liée à cette révision constitutionnelle, un grand flou règne sur cette question de réforme territoriale : Quid des compétences dévolues aux départements ? (Routes, collèges, RSA...) Quid des personnels qui accompagnent les élus qui disparaitront ?

Ce projet occupera un long moment sans doute le gouvernement et les médias pour finalement tomber à l'eau, et une blogueuse à l'esprit mal tourné pourrait se demander si ce coup d’esbroufe n'est pas un énième coup d'épée dans l'eau de la part d'un président qui avoue lui même ( à mon grand regret) que son programme de 2012 sur lequel nous l'avons élu n'est pas "étincelant" et que son élection était un vote contre le président sortant et non un vote pour le changement...
Il fait lourdement erreur ! oui nous voulions le départ de sarkozy en raison de son mandat qui a causé de nombreux dégâts sur notre économie ( la dette doublée par exemple ) et sur notre modèle de société ( la banalisation du discours raciste pour une droite devenue décomplexée ) mais nous sommes aussi de nombreux naïfs à avoir cru au changement qui se profilait dans le programme Hollande.
Cet aveu sur un plateau de télé pro-sarko me rend furieuse, il signe le désaveu d'une élection, d'un programme et de tout un électorat qui s'était battu pour lui !

1 commentaire:

Vincent LANCIEN a dit…

Il est quand même grand temps de répondre à la question sur l’utilité des Conseil Généraux. Ces derniers datte d’un autre temps et leurs compétences pourraient être transférer à d’autres organisations plus adaptés soit en terme d’économie d’échelle, soit de services de proximité.
Mais je crains malheureusement que Marylise Lebranchu pour qui j’ai beaucoup d’estime, aie beaucoup de mal à mener cette réforme tant le conservatisme de certain fait peine à voir, allant même jusqu’à tirer sur leur propre camp pour une réforme que tout le monde sait indispensable.