10/06/2010

Poursuivie à Pau pour outrage, ô désespoir des sans papiers


Valérie Martinez comparaît devant le tribunal de Pau pour avoir demandé au préfet des Pyrénées-Atlantiques de stopper les « rafles » contre les sans-papiers.

Tout a commencé par la réception d'un mail du Réseau sans frontières (RESF) dans lequel elle s’investit. Le mail l’alerte " du placement en centre de rétention de deux enfants, Arsélio et Anisa Kuka, respectivement âgés de 5 ans et 7 ans et de leurs parents (...) J’ai réagi immédiatement en expédiant un courriel à Philippe Rey, le préfet, dans lequel je lui demande que cesse le scandale des rafles." Préfet qui la poursuit dans la foulée pour le délit d'outrage à un haut fonctionnaire pour avoir utilisé ce mot à connotation historique gênante...

Cette femme dont le seul crime est d'avoir utilisé le mot rafle encourt aujourd'hui devant le tribunal de Pau, 7500 € d’amende et six mois de prison ferme : Délit d'opinion, de solidarité voilà son crime, en France, en 2010 !

Cinq autres personnes ( dont un médecin et un prof d'histoire...) sont également poursuivies pour leur soutien aux sans-papiers dans le cadre de la même affaire, on les nomme maintenant les 6 de Pau, comme six irréductibles qui ont eu le tort de s'indigner contre sort réservé à des enfants ! Enfants que l'on vient chercher de force dans leurs écoles, à grand renfort de policiers, puis que l'on enferme dans des centres de " rétention ".

Il faut souligner que 200 personnes ont protesté dans cette affaire par mail, et que devant la mobilisation de la population choquée par ces faits, la famille a été finalement relâchée !

Il existe de nombreuses définitions du mot rafle : ici ou ou encore ceci la connotation historique n'est retenue, à mon sens, que par les personnes qui se sentent mal à l'aise dans leurs fonctions administratives...

Du délit de solidarité à la résistance, combien de pas ?




1 commentaire:

Julien a dit…

En fait, on parle du mot "rafle" sorti du contexte du mail. Si le mot est utilisé seul sans faire aucune référence historique, on peut adhérer totalement à votre opinion.

Par contre, si ce terme est utilisé avec une connotation historique, le procès paraît justifié.

En tout état de cause, je ne prends parti ni pour l'un ni pour l'autre sens car je ne connais pas assez le contexte.