Je viens de lire un billet excellent de notre amie @eloooody à propos de l'euthanasie où elle souhaite que soit relancé le débat, comme promis.
Je ne peux qu'être d'accord avec elle, malgré les hordes de bien pensants pro-life qui déambuleront comme des zombies dans les rues, il faut avoir le courage de relancer ce débat et d'apporter une solutions à ceux qui souhaitent mourir dans la dignité.
Nous sommes 89% de français à être en faveur de l'euthanasie, allons-nous laisser une poignée d'illuminés qui se battent contre chaque progrès social et humain, continuer d'empêcher les autres de décider de leur propre fin ?!
Cette situation où des groupes empêchent les autres de vivre, d'aimer qui bon leur semble, de se marier, d'avoir des enfants, et même de mourir dans la dignité commence à me courir sur le haricot !
Chaque être humain devrait avoir le droit de choisir comment vivre cette existence, et quand celle-ci ne se résume plus qu'à
- des douleurs insoutenables que même la morphine ne soulage plus,
- quand elle signifie qu'on ne peut même plus s'alimenter,
- qu'on ne peut plus respirer seul,
- que chaque acte quotidien devient une torture physique ou morale
- que le passage d'un gant savonneux sur la peau fait souffrir,
- que le contact d'un autre corps devient douloureux,
- que réfléchir à son avenir fait plonger dans les affres du désespoir,
Ceux qui n'ont jamais vu un être cher, souffrir au point de supplier son médecin de mettre fin à sa vie, ne peuvent peut-être pas comprendre, et je ne les juge pas. je sais pour ma part que je ne veux pas avoir à supplier, je veux avoir ce droit, cette option, cette issue de secours.
Etrangement, les pro-life, les boutin et consorts, qui croient à la survie de l'âme, au paradis, semblent effrayés par la mort.
La mort fait partie de la vie, c'est un évènement que chacun d'entre nous va affronter, un jour ou l'autre, seul, et ce même si quelqu'un nous tient la main au moment où...
Nous partageons nos vies avec les êtres que nous aimons, nous tissons des liens avec nos amis, nos familles, nous ne partageons pas notre mort. Celle-ci étant le seul acte de nos vies que nous expérimentons en toute solitude, ne devrions nous pas avoir le droit de la choisir dans des circonstances particulières ?
Je me souviens d'une phrase de ma mère, en phase terminale sans aucun espoir de rémission " je n'ai pas envie de mourir parce que vous allez me manquer mais je ne veux plus de cette vie ainsi " Elle aimait trop la vie pour ne pas en connaitre la saveur, les opportunités, comment aurait-elle pu se contenter de cette non-existence ?
Les êtres autour qui ne souffrent pas dans leur chair, ni dans leur dignité, sont parfois sous le choc d'entendre de tels propos parce que ce type de phrase est un appel au secours " aide-moi à arrêter ça ! " Refuser cette aide est une torture, c'est comme participer à l'horreur qui se produit sous vos yeux, c'est un souvenir de notre lacheté qui ne s'efface jamais. Ce n'est pas un souvenir que je souhaiterai laisser aux gens que j'aime.
Alors, oui je suis pour l'euthanasie, pouvoir en discuter avec des professionnels de la médecine, fixer les limites de ce que je suis prête à imposer à mon corps et à mon esprit.
Je suis pour une mort douce, partir en rêvant dans son sommeil, en rêvant à quoi ? à la vie pardi !