Hollande, l'homme qui ne voulait pas changer...de cap

Deux ans que la cocotte Montebourg est sous pression, il fallait s'attendre à l'explosion.
D'aucun diront qu'il aurait du tenir sa langue au lieu de dévoiler le fond de sa pensée quant à la politique économique de son président.
Faire comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes afin de préserver un semblant de " normalité "... inconfortable position qui de toute évidence n'était plus tenable pour notre fougueux Arnaud.

Après les annonces conjuguées de Hollande et de Valls à propos du cap à poursuivre, nous pouvions toutefois nous attendre à une rentrée difficile quant à la cohésion de la majorité.
Nous voilà donc fixés.
Montebourg s'est chargé du sale boulot, celui de prouver à Valls que la gauche n'est pas morte, qu'elle n'est pas agonisante, qu'elle est bien là face à lui, et contre lui jusque sur les bancs de l'assemblée, s'il faut en arriver à cette extrémité, fort désagréable.

Alors que le front de gauche, comme les écologistes et l'aile gauche du PS n'ont cessé d'envoyer des signaux d'alerte à notre président,et son nouveau mentor gardent le cap, un peu comme le titanic...
Garder le cap, envers et contre TOUS ?! Alors que les politiques d'austérité échouent partout en Europe ?
De se demander si François est têtu, comme peuvent l'être certains bretons, s'agit-il de fierté, d'orgueil, d'aveuglement lié aux feux des projecteurs ou carrément d'un manque de discernement.
Je vous laisse le choix entre ses différentes options.
Le courage réside parfois dans celui d'élever la voix pour porter celle de tous ceux qui n'en ont pas le pouvoir, afin de provoquer le changement !
Ironique de constater que le troisième homme des primaires socialistes est cette voix qui réclame le changement de cap, à François Hollande l'ex-président " du changement c'est maintenant " et désormais président du " naufrage, c'est maintenant..."

Le courage serait de reconnaitre son erreur afin de donner une seconde chance à ce mandat, et de faire d'un échec une réussite... Si ce courage n'est pas inné, il peut parfois être provoqué sous l'effet d'une amicale pression que nous sommes nombreux à espérer de la part de nos élus de gauche.

le cimetière des éléphants...du PS

" Montebourg part à la chasse aux (vieux) éléphants " Le député de Saône-et-Loire a demandé à Martine Aubry de limiter l'âge des candidats PS aux législatives à 67 ans.

Moi je ne sais pas vous mais un titre comme ça emballe mon imagination...Je vois Montebourg habillé en tenue de safari ( non je ne fantasme pas, meuh nooon ! ) genre Out of Africa, qui marche à pas menus dans la savane, sa vieille pétoire à la main...
( oui on part à la chasse à l'éléphant avec un gros fusil pas un filet à papillon, un éléphant ça rentre pas dans un filet m'enfin réfléchissez deux secondes! )

Tout à coup que voit-il dans la lumière du soleil couchant, des éléphants qui marchent à la queue leu-leu, et non à la queue neu-neu, quoiqu'un éléphant de 67 ans passés on peut être dubitatif sur la question...bref, il tente de s'approcher plus près, oh mon dieu, un Jack Lang ?! On croyait ce spécimen disparu, mais non, c'est bien un éléphant Jack Lang qui déambule, de sa trompe, il tient la queue de son congénère qui le précède, un Jean-louis Bianco...Il n'en revient pas notre chasseur, autant de vieux éléphants dans un troupeau, c'est incroyable, mais où vont-ils ainsi le pas lourd et fatigué ? Au légendaire cimetière des éléphants ?

Le chasseur entend des pas derrière lui, le chef de camp, François, accompagné de Martine, tous deux spécialistes en pachydermes, lui expliquent que non, ils ne vont pas au cimetière, ces éléphants se rendent à une espèce de réunion de chefs des éléphants, oui mais s'offusque notre vaillant chasseur, ces vieux éléphants ralentissent tout le troupeau, les plus jeunes auraient plus de chance de s'en sortir face aux prédateurs...certes...mais ça toujours été ainsi répondent les deux spécialistes...
Le chasseur arme sa vieille pétoire, jette un oeil sur ses deux compères, et bien " il est peut-être temps que cela change..."

crédit photo

les impétrants empêtrés

Mais comment les impétrants vont-ils se dépêtrer de la pétrifiante lettre de l'impertinent ?
Vont-ils rester imperturbables face à l'importun ?
Imperméables face à des propositions jugées impétueuses ?
Vont-ils implicitement reconnaitre l’impérieuse nécessité d'impliquer l'impartial dans le processus implacable de cette primaire ?

Pas question d'implorer et de donner l'impression d'être un imposteur en adoptant une posture impie et des propositions impromptues, oui mais, pas question non plus de faire preuve d'imprudence face à des électeurs impulsifs qui se sentent impuissants face à l'impunité et l'impudence de ceux qui sont encore au pouvoir...

Pour l'instant, Hollande comme Aubry semblent impassibles, voire impavides face au pro du prétoire...
Improviser une parade n'est pas chose aisée lorsqu'on était pas préparé à l'impensable partition du premier tour...
et l'électeur de gauche de penser " Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant, d'un impétrant que j'aime et qui m'aime, et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, et m'aime et me comprend..."

j'ai rendez-vous avec Montebourg dimanche...

Ce qu'il y a de terrible dans l'élection présidentielle en france ces dernières années c'est que nous votons surtout, il me semble, contre un candidat et son projet de société, que pour un candidat et son projet.
Ce constat apparait même dans les primaires socialistes, beaucoup se torturent le ciboulot à décortiquer les candidats et leurs propositions afin de trouver celui ou celle qui sera à même d'emporter le morceau en 2012 contre le candidat sortant.
qui des uns et des unes réussira à plaire à un maximum de français, à séduire ceux de gauche, à tenter les écolos, à raisonner les égarés de l’extrême droite, et à tirer par la manche les électeurs de droite " modérés ".
Un tel candidat existe-t-il ? J'en doute.
Et s'il existe, est-ce cela que je souhaite, un candidat qui ne fera que des changements par petites touches pour ne pas froisser les uns et les autres, un qui fera des concessions pour ne pas bouleverser, ce qui de toute évidence ne fonctionne plus pour une majorité de français, afin de ne pas effrayer une poignée d'entre eux ?
Je n'ai pas transformé mon blog en blog de campagne pour tel ou tel candidat afin de garder une certaine distance, car je ne me fais pas d'illusion, aucun candidat quel qu'il soit ne pourra changer la société autant qu'il le souhaiterait, car il sera, s'il est élu, face à des forces extérieures qui limiteront son désir de changement.
Nous sommes pour beaucoup, prisonniers du vote utile afin d'aider à faire barrage à la droite, rameutés comme un troupeau fidèle, mais pour une fois, cette primaire nous donne l'opportunité de choisir le berger...

J'ai décidé de voter Montebourg à cette primaire parce qu'il affiche une volonté très marquée de modifier le système français en profondeur, et que les inégalités actuelles, la misère de millions de français, les scandales politiques réclament une rénovation de notre république.
Pour faire court, je me fous des sondages qui donnent Hollande gagnant à cette primaire, car 2002 m'a appris que les sondages ne sont rien face à la volonté des urnes.
Ainsi comme beaucoup, je vais tenter ma chance à cette loterie des urnes, en espérant que le nom de celui qui répond le mieux à mes attentes sorte du chapeau.
Je ne suis pas d'humeur à me résigner à obtempérer devant les sondages, ou la notion de vote utile, et vous ?

comme on dirait chez moi en parlant de Montebourg " suissi est bel homme, et dégooourdiii ! " et j'ai rendez-vous avec lui dimanche :-)

Montebourg au débat

J'ai regardé le débat sur les primaires socialistes hier soir, comme 5 millions de français : instructif et surprenant par moments.
Tout d'abord, le débat final est resté calme, courtois, on sentait au grand désarroi du journaliste, que les invités étaient décidés, malgré leurs divergences sur certains points, à rester unis. il y a bien eu quelques phrases, quelques piques amusantes, histoire de pimenter l'affaire mais point de clash, et c'est tant mieux, il fort probable que les électeurs en aient un peu raz le bol des disputes internes alors que la situation est grave.

Personnellement j'ai trouvé Montebourg particulièrement convaincant, calme mais déterminé, incarnant une vision originale de la France de demain : Démondialisation, 6ème république, redistribution des dividendes des entreprises, blocage des loyers...

J'avoue que je m'étais jamais vraiment posée pour écouter ses différences, sans doute que matraquée par les sondages, les articles de presse, ou les interview à la télé, Hollande comme Aubry étaient devenus des choix incontournables.

M'est revenue une phrase entendue il y a peu dans mon entourage " aux primaires, il faut voter hollande, car lui il ne fera pas peur à certains électeurs, il faut choisir celui qui pourra gagner contre le président actuel "
Ainsi donc dés ces primaires l'électeur de gauche a déjà cette pression sur les épaules, choisir celui ou celle, dont les sondages ou les médias, nous disent qu'il est le plus à même d'emporter le morceau en 2012.
Et s'ils se trompaient ? Et si notre peur de perdre au premier tour était mauvaise conseillère ?
Si justement choisir un candidat trop consensuel, trop " classique " était une erreur ? Peut-être que les indécis du socialisme, ceux qui trouvent que les socialistes ne sont plus assez à " gauche " se detourneront au premier tour pour voter pour un candidat plus extrême, un qui taperait un peu sur la table, et qui incarnerait l'étendue de leur indignation...Que de voix perdues dans ce cas...

Au début de l'année, le favori était DSK, aujourd'hui Hollande et Aubry se partagent la vedette, et demain ? Montebourg ? en l'écoutant hier, je me suis dit : Pourquoi pas...


Discours Arnaud Montebourg Université été PS par idees_reves