
Je parle rarement de faits divers sur ce blog, sauf s'il me donne l'occasion d'évoquer une question de façon plus générale.
Une jeune adolescente a été violée et tuée avec préméditation par un camarade dans un internat au Chambon/lignon. Très joli village au demeurant,
village des justes, c'est l'image qu'il faudra en garder malgré cette affaire sordide...
Ce fait divers renvoie certains d'entre nous, à nos angoisses de parents, sommes-nous à la hauteur de l'enjeu ?
Parents d'un fils : Celui-ci a-t-il bien compris que pour une fille,
non c'est
non, et pas peut-être, qu'il ne peut prendre ce qu'on ne veut pas lui donner...et que rien n'a plus de valeur qu'une vie ?
Le nombre de viols en France est effarant, j'ai
trouvé un chiffre de
75.000 viols/an en France, et 198.000 tentatives de viols/an ! Cette " déviance" qu'on pourrait penser marginale est en fait un fléau, une épidémie, 75.000 tous les ans ?!
Lorsqu'il est commis par un mineur on ne peut s'empêcher de se questionner : Y-a-t-il eu assez d'information sur le viol, de prévention sur le respect de la femme et de l'autre en général?
Les parents abordent-ils aujourd'hui ce sujet ? Probablement avec les victimes potentielles les filles...quelle est celle qui n'a jamais été prévenue de ce risque qui planait au dessus de sa tête, simplement à cause de son appartenance au sexe dit " faible ( j'ironise, je précise !) ?
Mais franchement, combien de parents prennent leur fils entre quatre yeux à l'adolescence pour faire le point sur le fait que le viol est un crime, qu'il peut bousiller la vie d'une femme à jamais ? Peut-être pas autant qu'on pourrait le penser.
A l'adolescence, en tant que parents on doit gérer les crises hormonales, les doutes existentiels, aborder le sujet de la contraception, mais parler du viol ? ça fout les jetons...l'idée même que son rejeton adoré puisse commettre une telle abomination à l'une de nos consœurs est insupportable, ignoble, à vomir, on a pas envie d'y penser, et encore moins d'en parler, et pourtant, il faut le faire pour lui aussi.
Vous avez appris à votre gamin à traverser dans les clous, à être poli, à ne pas voler ses camarades de classe, à respecter la vie du petit animal domestique, à ne pas tuer les fourmis qui sont utiles...à ne pas piétiner le parterre de roses, une fleur " c'est vivant mon chou faut pas lui faire de mal..." et vous ne prendriez pas un moment pour faire le point sur le viol ?
Crime qui au delà de l'horreur qu'il fait vivre à sa victime, peut le conduire en prison ? C'est...étrange, non ?
Combien d'enfants d'une dizaine d'années sont face à la violence au journal de 20H, ou dans les séries genre " les experts ", sans cette nécessaire communication, sans analyse de ce qu'ils regardent ? Si personne ne met de mots sur le " mal" , si personne n'aide un enfant à " travailler " son empathie qui peut dire s'il y parviendra seul ?
Combien de parents attendent des enseignants qu'ils fassent ce boulot de formation " morale " et s'offusquent qu'il ne soit pas réalisé alors qu'eux-mêmes ne le font pas ?
Les parents sont les éducateurs naturels de leurs enfants, ils ont un rôle à jouer dans la prévention du viol, je crois...non ?
Cette affaire du Chambon est un cas extrême relevant de la psychiatrie, du fait de la préméditation et de la froideur émotionnelle du jeune tueur,
mais il peut être tout de même l'occasion de communiquer, de dire fermement à nos garçons que personne n'a le droit de disposer du corps d'une femme contre sa volonté, et de dire à nos filles que rien ne justifie qu'elles subissent de tels actes !