Un ministère des droits de la femme, on avait oublié que cela avait déjà existé sous Mitterrand, puis de façon plus discrète par la suite sous forme de ministères délégués ou de secrétariat d’État, pour disparaitre complétement les dix dernières années...Or cette disparition brutale coïncide avec le retour en arrière des droits de la femme dans de nombreux domaines, comme le droit à l'avortement qui devient dans les faits de plus en plus difficile à mettre en œuvre, ou qui a été ouvertement remis en cause par certains politiques lors de la campagne présidentielle.
En tant que femme, on ne peut être que soulagée de ce retour de ce ministère sur le devant de la scène , il existe tant de projets à mettre en œuvre, en premier lieu, une loi sur le harcèlement sexuelle qui est une urgence étant donné le vide juridique laissé par la décision du conseil constitutionnel en la matière...
L'égalité salariale devrait être en ces temps difficiles, notamment pour les femmes qui élèvent seules leurs enfants, une priorité absolue pour le nouveau ministère, mais également, la lutte contre les violences faites aux femmes, les viols, les maltraitances conjugales...
J'espère que ce ministère ne se contentera pas d'une vision " urbaine " des droits de la femme, mais qu'il se penchera aussi sur la condition des femmes dans les territoires ruraux, comme dans ma région Bretagne. ( Je salue au passage la maire de Guingamp, et je l'espère future députée Annie le Houerou pour l’intérêt quelle porte à ses sujets )
La tâche de ce ministère sera de se préoccuper de toutes les femmes quel que soit leur âge, quelle aient une profession ou pas, car il existe des sujets en matière de droits des femmes dont on ne parle pas ou peu :
Celui des femmes qui survivent avec de minuscules retraites, en se nourrissant, pour les plus chanceuses des légumes de leur potager...pour les autres, de dons des associations caritatives, et qui terminent leurs jours dans une précarité révoltante.
Celui des femmes au foyer, qui ne sont même pas comptabilisées par l'INSEE, un chiffre en 2005 de 2,9 millions de femmes inactives, non étudiantes, de moins de 55 ans est toutefois avancé, sachant qu'il comptabilise aussi les femmes handicapées ou malades...
Donc nous avons environ 2 millions de femmes au foyer, exclues de la population active, qui ont choisi certes leur non-statut social, mais qui bien qu'elles soient présentes dans la société sous des formes non rémunérées, donc peu ou pas reconnues, semblent être la partie oubliée des droits de la femme...
" Pourtant leur mode de vie comporte deux
risques majeurs :
Le premier est l’éloignement du monde du travail qui,
au fil du temps, rend de plus en plus hypothétique un éventuel retour
dans l’emploi.
Le second, notamment pour les femmes les moins
qualifiées, est la rupture du lien du couple. La dépendance envers celui
qui travaille peut projeter rapidement dans la pauvreté, en l’absence
d’autres soutiens."
Et de me demander si ces 2 millions et quelques de femmes déferlaient sur les bureaux de pôle emploi, que se passerait-il, quelle serait la réponse, prendrait-on enfin conscience qu'elles existent et qu'elles ont des droits ?
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