27/01/2017

Pateh Sabally a vu Venise et...est mort

Venise... J'ai toujours rêvé de la visiter, la ville romantique par excellence, les gondoles qui glissent sous le pont des soupirs, les amoureux cachés derrière leurs masques, donner à manger à des pigeons idiots sur la place saint Marc en se bécotant sur un banc public...

Venise, donc ville de l'amour, ne le sera plus jamais pour moi  depuis que j'ai lu sur France24 ceci :


" Un jeune Gambien s’est jeté dans le Grand Canal de Venise dimanche 22 janvier, très certainement dans l’intention de se suicider. Depuis les bateaux de transport en commun sur l’eau, plusieurs personnes ont sorti leur téléphone pour filmer, pendant que d’autres insultaient le jeune homme mourant… Mais personne n’a sauté pour le secourir."

" Depuis les bateaux, les insultes fusent : "c’est une merde", "allez, rentre chez toi", "laissez-le mourir !"...

Regarder un être humain mourir et s'en réjouir, s'en amuser, s'en délecter, pouvoir le sauver et n'en rien faire... et là de se dire que l'abjection n'a pas de limite...
On peut avoir peur de sauter à l'eau pour porter secours à quelqu'un, tout le monde n'a pas une âme de héros mais là, ces "gens normaux" qui ont sciemment laisser cet homme mourir sont non seulement des criminels mais des monstres qui ont pris plaisir à le voir se noyer.

J'ai imaginé les pensées de cet homme loin de chez lui, venu chercher asile en Europe chez les gens bien comme il faut, les démocrates, les défenseurs de la liberté et de l'égalité, j'ai imaginé sa solitude, sa tristesse, ne voir aucune compassion dans le regard des spectateurs, seulement de la haine, entendre des rires voraces...j'ai imaginé aussi sa colère, sa rage...celle que je la ressens là.
Il était noir...Il était réfugié. Il n'est pas mort en traversant la méditerranée comme tant d'autres, non il est mort de l'incapacité de notre Europe à accueillir dignement des êtres humains venant de pays en guerre, il est mort de la bêtise, de la haine, de la cruauté.

Un fait divers me direz vous... Non. Un crime raciste en bande organisée.
Chaque fois que la mort d'un homme reste impunie nous nous éloignons tous un peu plus de notre humanité.
La bête immonde est de retour... son odeur pestilentielle flotte dans l'air, en France, en Europe, aux États unis, en Russie... il n'y a plus un seul endroit où elle ne rode pas, de notre devoir de ne pas la craindre, de la combattre, parce qu'elle n'a pas sa place au sein de la communauté des hommes.

Un homme est mort parce qu'il était noir, imaginez si c'était l'homme que vous aimez se mourant seul sous les rires et les injures, et pas un être humain pour risquer sa vie pour le sauver. Je vous laisse quelques minutes pour ressentir la chose... oui je sais, sans commentaire.

Ce jeune noir se nommait Pateh Sabally...  qu'il repose en paix.

mon avis... Tout court. 


1 commentaire:

Jeff Melclalex a dit…

C'est absolument affreux cette histoire et tellement révélatrice d'une mentalité européenne du replis sur soi et du rejet de l'autre. Je me demande ce que tout cela deviendra pour nos enfants et petits enfants. Je n'ose y songer.