14 juillet, le bal des fausses illusions

Le 14 juillet, défilés, feux d'artifices, bals populaires, drapeaux bleus, blancs, rouges, allons enfants de la patrie... La prise de la bastille, la révolution, la fin de l'ancien régime.
Va-t-on célébrer encore longtemps cette époque lointaine, où le peuple prit conscience que les injustices, l'arbitraire n'étaient plus acceptables ?

Si demain, une bande de types se baladaient armes au poing, drapeau à la main ( ce qui est très peu pratique...), trucidant tout ce qui bouge au nom de la justice, de l'égalité, ou autres balivernes, ils seraient traités comme des terroristes ! Beaucoup de sang a coulé pour la naissance de la démocratie, un accouchement dans la douleur, c'est le moins qu'on puisse dire !
Nous célébrons donc cet épisode tragique où des têtes sont tombées au nom des principes vertueux qui en ont découlé, ceci nous donnant l'illusion de vivre dans le meilleur des mondes possibles.

C'est l'histoire à posteriori qui décide des vainqueurs et des vaincus, des résistants, des révolutionnaires ou des terroristes, c'est l'histoire qui accouche de héros ou de monstres.

Quand le temps aura passé que nous serons tous couchés sous deux mètres de terre, ou que nous trôneront dans un petit vase sur la cheminée, l'histoire racontera l'inertie, le fatalisme, l'individualisme et l'égoïsme de notre génération. Nos descendants seront effarés de notre immobilisme face aux enjeux planétaires qu'ils soient écologiques ou sociaux.