A la veille du centenaire de l'assassinat de Jean Jaurès, un billet s'imposait sur ce blog.
Il semblerait que tous les partis se réclament de Jaurès et de son héritage, la gauche, la droite, et même l'extrême droite qui ne recule devant rien quand il s'agit de surfer sur la vague du mécontentement et des inquiétudes ambiantes.
Jaurès était un homme de gauche, pacifiste, qui n'aurait sans doute pas apprécié les dérives décomplexées de la droite et encore moins le culot de l'extrême droite actuelle de se réclamer de lui...
De Jaurès, j'aime ses mots.
De Jaurès, j'admire sa force de conviction qu'il réussissait à transmettre dans ses textes.
Le pouvoir des mots est immense, il peut soulever des peuples entiers; néanmoins la politique ne doit pas se résumer à l'emploi habile des mots. Les mots devraient être les fondations de l'action, le verbe ne devrait pas trahir celle-ci...
Jaurès utilisait des anaphores...d'autres s'y sont essayé il y a encore peu de temps, avec talent soulignons-le, et ce flot de répétition résonne encore aux oreilles du peuple de gauche dont mes collègues blogueurs qui ont usés des mots sur leurs blogs dans la campagne de 2012... Nous n'avons rien oublié de ces mots.
Les mots ont un sens, une portée, il génèrent des engagements qui restent gravés dans les esprits et dans les cœurs.
Le politique ne peut, et ne devrait user des mots, pour les trahir ensuite dans ses actions.
Chaque déclaration, chaque promesse laisse une trace indélébile dans les mémoires de ceux qui y ont cru, et lorsque l'on enflamme l'engagement et que l'on trahit celui-ci, il ne faut point s'étonner du retour de flamme, du désamour qui risque de s'ensuivre. Seules les actions en adéquation avec ces mots presque effacés peuvent rattraper le coup, ce n'est jamais trop tard pour bien faire.
Jaurès usait le discours sous une forme poétique, passionnée, or la poésie touche l'âme, voilà le secret : Toucher l'âme de celui qui écoute ou qui lit pour qu'il comprenne et fasse sien votre message.
En effet, quel peut-être le destin du message s'il n'est pas empreint d’honnêteté, de sincérité, si celui qui l'émet n'y crois pas au plus profond de lui-même ?
Pour être honnête avec soi-même, puis avec les autres, il faut du courage :
" « Le courage, c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir, mais
de n’en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c’est
d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille ; c’est
d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se
donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre
effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense. Le
courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas
subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho,
de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements
imbéciles et aux huées fanatiques. » Jean Jaurès
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