dramatisez, il en restera toujours quelque chose...

Notre président lit-on ici, en déplacement à Agde (Hérault) veut "sauver" le Canal du Midi, dont les 42.000 platanes vont devoir être abattus. Et que lui inspire cet abattage, attention séquence sortez vos mouchoirs pour les platanes : "J'ai vu le drame que représente" ... "C'est un grand malheur (...) "..." Ca me touche beaucoup (...) Sur le Canal du Midi, je serai à vos côtés", a-t-il dit, sobrement...

Je le comprends ! Pauvres platanes, on a envie de les serrer dans nos bras lorsque l'on voit le drame abject qui les attend, tant de souffrances à cause d'une maladie...terrible...épouvantable...ignominieux ! Cela mériterait une cérémonie pour dire haut et fort aux platanes du canal de midi, qu'ils ne seront pas abattus en vain, que leurs troncs, leurs branches, iront allumer un grand feu de cheminée qui chauffera le corps et les coeurs des citoyens alentours, qui se souviendront éternellement de leur présence bienveillante le long du canal du midi. C'est un grand drame national, une tragédie...les mots me manquent.
Mais les mots, les paroles, les blablatages en tout genre ne manquent point à ceux qui ont le pouvoir de changer le monde de le rendre meilleur, ce sont les actes qui leurs font cruellement défaut.
Des hommes, des femmes, des enfants meurent de faim et de soif en Afrique : Est-ce monsieur le président, une tragédie, un drame, un grand malheur ?
Des japonais vivent dans la radioactivité jour après jour après un accident nucléaire digne de tchernobyl dans l'indifference générale : Est-ce monsieur le président, une tragédie, un drame, un grand malheur ?
Des Roms et allocataires sociaux vont subir le travail forcé dans des camps hongrois sans que personne ne réagisse : Est-ce monsieur le président, une tragédie, un drame, un grand malheur ?

S'émouvoir pour des platanes...