24/06/2010

ma manif du 24 juin à guingamp



Comme prévu, j'ai enfilé une paire de basket, et je suis partie ce matin manifester, à Guingamp.
Cette petite ville de province ( 8000 habitants ) où le foot est roi a réussi à mobilier une foule importante, au moins 3000 manifestants selon les organisations, et si j'en crois Gwendal : " du jamais vu ! "

Le soleil était de sortie, il faisait même chaud. Je me mis donc en route avec le cortège, composé d'un public varié : Des travailleurs syndiqués ou non, venant du service public mais pas seulement : beaucoup de travailleurs du privé étaient là aussi, ainsi que des chômeurs, des retraités, des parents avec leurs enfants.

Une infirmière avec qui j'ai discuté m'a annoncé " la coupe est pleine ! " elle m'expliqua que l'objectif dans les hôpitaux était à présent la rentabilité, que les personnels partis en retraite n'étaient pas remplacés, qu'à charge de travail égal, le personnel fondait comme neige au soleil...
Un vieux monsieur, au départ du cortège me dit " je suis retraité, je suis là pour les plus jeunes, il ne faut pas se résigner à perdre nos acquis sociaux...de l'argent madame, il y en a..."

D'autres personnes au fil de la marche, m'expliquèrent leur inquiétude pour la qualité du service public, celle pour l'éducation de leurs enfants, d'autres partagèrent avec moi leur indignation devant le train de vie de la classe dirigeante, leur impression que l'injustice était à présent la règle : " ce sont toujours les mêmes qui font des efforts ! y'en a marre ! "
en route, je demandais à une dame ce qu'elle pensait de l'histoire des bleus, elle me répondit : " je m'en fous des bleus, ils sont à l'image de ceux qui nous dirigent...avant les politiques avaient de l'honneur, quand il faisait des bêtises ils assumaient et ils démissionnaient ! "

La colère, un sentiment d'injustice, une envie d'être entendus, voilà ce que j'ai vu à Guingamp.
Nous nous sommes tous quittés au son des binious, dans une ambiance pleine d'espoir, tout en ayant l'impression que ce n'était que le début de longues marches que nous aurions à faire tous ensemble.

Il reste, une question qui me trotte dans la tête : Comment interpréter le fait que le président de la république reçoive un footballeur à l'Élysée, alors que la France hurle son désarroi dans les rues, est-ce du dédain ? De l'inconscience ? Est-il aveugle et sourd aux souffrances du pays ? Considère-t-il que ce scandale des bleus est plus important que le sort de nos concitoyens ?

A n'en pas douter ce rendez-vous avec un footballeur va toucher le cœur de tous ceux qui ont pris soin de lui envoyer un message : " La coupe est pleine ! "

4 commentaires:

  1. j'espère que ce n'est qu'un début et que les syndicats ne vont pas nous refaire le coup de 2009...

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  2. c'est l'occasion pour eux de reprendre un peu de crédibilité...

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